Un drap de rebus jaunâtre
Lorsque l’on forma le régiment de Namur, il se présenta des volontaires qui furent d’abord refusés pour insuffisance physique, défaut de taille ou d’âge. Leur volonté de servir était telle que l’on finit par les enrôler dans un bataillon spécial.
Par mesure d’économie, car on n’attendait pas beaucoup de ces volontaires petits et chétifs, on les habilla avec un drap de rebut de couleur jaunâtre. D’où leur surnom de « Canaris », qui fut d’abord plutôt un sobriquet, mais devint un nom glorieux. En effet, les Canaris firent preuve de tant de courage et d’une valeur militaire si grande, que bien vite, d’aucuns se disputaient l’honneur de servir dans ce bataillon d’élite.
Les chroniqueurs de l’époque qui nous ont conté leurs exploits ne les appellent pas autrement que « les Braves Canaris ». Ils rapportent qu’ils furent « le fléau de l’ennemi pendant toute la campagne ». L’un d’eux va jusqu’à écrire que, plusieurs fois, la seule vue de leurs uniformes jaunes suffit à mettre l’ennemi en fuite.
Leurs interventions, parachute mis à part évidemment, ressemblent fort à celles de nos « commandos », opérations préparées en secret, attaques par derrière des lignes ennemies, et retour au point de départ après le succès.